Composition immobile

Paris-01-11-2006

Oui je sais également que l'ordre des images et des thèmes abordés sur cette galerie peuvent en étonner plus d'un. Pourtant tout ici se déroule en quasi direct et témoigne de mes promenades, errances, de mes recherches présentes et futures. Pour moi l'ombre d'un jean couvrant un postérieur féminin est aussi sacrée que ce bouquet de fleur religieusement disposé sur un autel.

Dans les deux cas, il s'agit de photos capturées; C'est à dire que j'ai vu et repéré une scène et que j'ai pris le cliché sans n'avoir ni touché ni recomposé un quelconque élément ou détail présent dans le cadre. Cette image tiens donc techniquement et visuellement autant de la nature morte que de la photo de reportage, illustrative, ou même conceptuelle (tout dépend à qui on montre ou vend l'image et par quel média...). Mes seuls outils ont été le cadrage, l'angle de prise de vue et le travail sur Photoshop pour finaliser, sublimer l'ensemble avant de le présenter à un public.
Ce qui uni également ces deux dernières images c'est une recherche visuelle autour de la composition, du graphisme, de l'architecture et d'un même hymne à la lumière. Une lumière vue, scrutée et non retravaillée...passive et immobile, composée par une personne inconnue et sensible, un lieu et une scène aimée car acceptée...celle d'un musée ou d'une église, lieux universellement sacrés et ouverts à tous, humains et démocratiques, voués au culte de la lumière...naturelle, transfigurée ou composée.

Ce qui pourrait être vu ici comme de l'éclectisme (dans le sens Français du terme) et en fait le récit d'une longue marche, d'un art en mouvement. Chaque image de ce type est liée au rythme de mes pas et de ma marche...je photographie ce que je croise sur mon chemin, qui me fascine et me fait m'interroger. Je ne choisis pas mon sujet à l'avance, je vais à sa rencontre, je me fie au non hasard et au bonheur de la découverte.
Toutes les images qui peuplent cette galerie sont donc vivantes, comme des atomes, des séquelles et des traces de ma vision d'homme... dans ce temps qui devient éternité quand il est photographié.

D'après le récit de Jacques Izambard, ami d'Arthur Rimbaud, celui ci écrivit plusieurs de ces poèmes tout en marchant (vite parait-il...). Cela change radicalement la vision commune et actuelle d'une poésie frileuse, égocentrée et pompeuse, vide de sens car absente même de la vie réelle, mais bien plutôt d'un art en marche, évolutif, réactif et rythmé par la vie même.

Je suis l'enfant et le collectionneur, un marcheur et un passant, seul pour mieux voir et capter...capturer ?

Cette image à été prise dans l'église: Saint Nicolas du Chardonnet à Paris. Pour plus de détails veuillez consulter la page de Wikipedia