Vampire
Vampire est une étude de style réalisée en 1996, d'après un portrait de mode de Claudia Schieffer
réalisé par un photographe inconnu (une coupure de presse de mode). A
l'époque, Photoshop devait sûrement exister, mais était vraiment
réservé au pros et aux gens fortunés...de toutes façons, je travaillais
entièrement manuellement, à "l'ancienne" et j'en étais fier...sur une
table lumineuse du matin au soir, avec tous les outils de graphistes:
Règle, cutters, marqueurs, filtres, et bien sur une loupe de précision
(ou compte fil). Pour cette image de Claudia Schieffer, j'ai effacé
manuellement certaines zones de l'image pour insister sur ce regard
très dur et pas vraiment "glamour". Pour affirmer cette impression de
dureté, j'ai juste transformé un peu son sourcil, pour lui donner un
air soupçonneux et un peu inquiétant. L'image à été finalisée sur
Photoshop, huit ans après mon étude de style. Je ne suis pas
spécialement fasciné par les Vampires (quoi que...) mais c'est le seul
mot qui m'est venu quand j'ai décidé du titre. Je n'ai jamais été très
attiré par le physique de Claudia et quand j'ai eu envie à cette époque
de retravailler des photos de top modèles, les études esthétiques que
j'avais réalisées autour d'elle étaient toujours plates et lisses, par
contre toutes celles réalisées sur des images de Naomi Campbell étaient
expressives et réussies (j'en montrerais une étude bientôt...) La seule
image de Claudia rescapée est donc celle ci, dure et inquiétante, presque
suspecte. En contraste simultané, le bord vert à droite rend l'ensemble
de l'image encore plus inquiétante et sourde, cette marge semble cacher
un élément de la scène, une autre personne, un élément qui expliquerais
l'expression du modèle, sa proportion commence à "dévorer" l'image
photographique elle même. J'ai choisi précisément cette teinte de vert
en hommage à la couleur de la carrosserie de la mythique Jaguar Type E
que j'adore ! cette image est donc l'inverse d'une publicité pour
Ferrari, non plutôt une voiture très racée, rebelle et capricieuse à la
fois, une batmobile electro-Funk et déjantée. De plus ce vert renforce
le côté mante-religieuse du modèle...Elle semble nous dire, "quoi y a
un problème, tu veux que je te morde ?"
Si l'image à un sens
plus profond, c'est pour dire que ce qui sépare la beauté plastique de
la laideur est très proche, comme l'Amour de la Haine. Claudia
Schieffer est sûrement très photogénique, par sa plastique, la
perfection mathématique de son visage, mais je trouve qu' il lui manque
une dimension primordiale, le désir esthétique, visuel et donc sexuel
quelle devrait provoquer dans l'oeil du spectateur, homme ou femme.
J'aime
cette étude car elle est anachronique dans ma production...parfois il
arrive que l'on accepte une commande pour un modèle qui ne nous plaît
pas, ou avec qui on vient de se prendre la tête, et en général il en
ressort des images "tendues" comme celle ci, d'autres fois des images
très franches et très belles. Je n'étais pas là pendant cette séance de
prise de vue, mais je suis quasi certain qu'il y a eu un problème entre
Claudia et le photographe ce jour là. Entre un top model qui fait la
tronche et une petite demoiselle charmante et inconnue, mon choix est
vite fait !!! vous danser Mademoiselle ?